La Fédération des très petites entreprises a choisi la plateforme GCollect comme partenaire. Objectif : permettre à ses adhérents de simplifier le recouvrement de leurs créances. En quoi les TPE sont-elles particulièrement vulnérables face aux impayés ? Comment la plateforme GCollect démocratise le recouvrement amiable auprès des sociétés de moins de 20 salariés ? Interview du président honoraire de la FTPE, Guy Giquello.
Quel est le rôle de la FTPE et des adhérents ?
Guy Giquello : Nous sommes une fédération d’entrepreneurs bénévoles qui aidons les très petites entreprises, celles qui emploient moins de 20 salariés. Elles n’ont pas de représentant syndical comme les grandes entreprises du Cac 40 ou les PME, alors on fait en sorte de les accompagner pour les soutenir.
Quels sont les secteurs d’activité représentés par vos adhérents?
Nos adhérents proviennent principalement du secteur des services : informatique, petite industrie, comptabilité… On mutualiste souvent des actions avec nos partenaires comme l’UAE, l’union des auto-entrepreneurs, ou les commerçants de France.
De quoi ont besoin les petites entreprises ?
Les TPE ont d’abord besoin qu’on les écoute et que l’on puisse répondre à leurs demandes avec rapidité. Répondre rapidement à nos adhérents c’est notre point fort. Monter un dossier, faire un bilan, aller voir les banques pour renforcer leur BFR on sait faire. On connaît les difficultés des entrepreneurs parce que nous le sommes ou l’avons été nous-même. Tous les membres du bureau ont eu un parcours professionnel aguerri et savent comment résoudre les problèmes de leurs pairs.
Exemple de difficultés rencontrées par ces TPE ?
Le manque de fonds propres ! On vit sur un château de carte très fragile. C’est pour cela qu’on harcelle les élus, le ministre du travail, la direction générale des entreprises. On fait tout pour aider ces TPE à passer le cap de la covid, car il faudra 5 ans aux TPE pour s’en remettre. On négocie directement avec les élus et l’Etat. On a rencontré Agnès Pannier-Runacher et Bruno Lemaire au ministère de l’économie. Ils ont tous répondu favorablement à nos demandes et les banques ont joué le jeu.
Quelle place prennent les impayés pour les TPE ?
Les retards de paiement c’est un problème récurrent et important. Moi en tant qu’entrepreneur, j’avais un très gros donneur d’ordre des Yvelines connu pour systématiquement payer en retard. Et bien, à la fin on refusait de travailler avec lui. Mais la plupart des petites entreprises ne vont pas au devant des difficultés, elles attendent que ça leur tombe sur la tête. Et quand elles ont des impayés elles demandent de l’aide.
Comment expliquez-vous ces difficultés de trésorerie ?
La raison principale c’est le crédit inter-entreprises c’est-à-dire les délais de paiement que s’accordent les entreprises entre elles qui sont trop importants. Si les entreprises avaient plus d’argent en fonds propres elles pourraient payer cash à 30 jours alors qu’on est toujours resté à 60 jours et ça va même jusqu’a 90 jours voir 120 jours.
En quoi ce crédit inter-entreprises est-il un problème ?
Il y a toujours des individus qui profitent de ce système pour payer avec le maximum de retard possible. Il y a bien des solutions comme l’assurance-crédit ou l’affacturage mais les frais financiers qu’elles engendrent réduisent une partie des bénéfices. Bref, ça coûte cher, l’équivalent parfois de la marge bénéficiaire de l’entreprise, donc au final les entrepreneurs travaillent pour pas grand chose.
Les TPE sont-elles plus vulnérables face aux impayés ?
Elles sont très fragiles. Quand vous avez des fonds propres qui sont souvent négatifs, il suffit d’un ou deux impayés pour que ça aille mal parce que beaucoup de TPE n’ont pas un grand éventail de clients.
La solution pour combattre ces impayés ?
Il faut d’abord sensibiliser et déculpabiliser les entreprises vis-à-vis de leurs impayés. Beaucoup d’entrepreneurs n’osent pas en parler. On essaye de faire passer des messages en ce sens avec le médiateur des entreprises Pierre Pelouzet. Il faudrait par exemple que les tribunaux de commerce soient plus sévères vis-à-vis ce ceux qui payent systématiquement en retard. Sinon il y a notre partenaire, la plateforme GCollect qui est dédiée aux factures impayées quel que soit le montant de la créance.
L’intérêt de cette plateforme pour les impayés ?
Tout est numérisé c’est très facile. Elle permet de lancer un recouvrement de créances en ligne très rapidement. Les retours de nos adhérents qui utilisent GCollect sont excellents, ils nous disent que c’est très réactif. On sait que c’est efficace.
Face aux impayés, pensez-vous que le « name and shame » soit une solution ?
Je suis contre. On tape toujours sur le petit entrepreneur du coin de la rue, c’est de la folie de donner en pâture à tous le nom d’une entreprise qui peut avoir une difficulté passagère. C’est facile car elle n’a pas d’avocat pour se défendre. Par contre on ne tape pas sur un membre du CAC 40 qui a une collection d’avocats et des communicants qui ont des moyens de pression. Seul l’Etat peut le faire pour les grosses entreprises.
L’homme : Guy Giquello
Cet ingénieur-entrepreneur a dirigé et développé trois entreprises dans le secteur du bâtiment et du second œuvre. Spécialité : l’énergie thermique. Il monte des usines pour le nucléaire, l’agro-alimentaire et les labos pharmaceutiques.
« On avait des chantiers un peu partout, J’ai eu la chance de travailler dans 18 pays différents »
Ancien cycliste, passionné d’histoire et de politique, Guy Giquello a été élu à la chambre de commerce, à la FTPE et conseiller municipal dans les Yvelines. Homme de réseau, il a la défense des petits entrepreneurs chevillée au corps. Ce peintre défroqué comme il se définit lui-même garde en permanence ses crayons dans sa poche pour une esquisse ou un dessin.
Le partenaire : FTPE
Création : 2007
Implantation : Versailles + 15 fédérations départementales
Activité : soutien et accompagnement des entreprises de moins de 20 salariés
Adhérents : 4 850 membres et sympathisants
Forme juridique : association loi 1901
Présidente : Viviane Chaine-Ribeiro, ex-Pdg de Talentia Software, ancienne présidente du Syntec
Site internet : http://www.ftpe-france.fr